Vincent Hoefman est un personnage que beaucoup considèreront sans doute comme atypique; en effet, son parcours de vie fait se croiser de nombreux univers musicaux mais aussi artistiques en général.
Curieux de tout, avide de découvrir, de partager, enthousiaste à participer à de multiples expériences créatives et pas toujours là où on l'attendrait...
Comme soucieux de ne jamais se soumettre à l'habitude, Vincent Hoefman désire sans cesse renouveler, tout en les enrichissant, ses créations ou interprétations.
C'est ainsi qu'après une formation de piano classique, il commence à participer dès l'adolescence à des groupes de rock ou jazzrock dans la région lilloise dont il est originaire; il fait ainsi ses premiers pas sur scène mais aussi en studio puisqu'il fait paraître son premier album solo, Melinda, dès 1990. Celui-ci regroupe cinq compositions instrumentales où l'on distingue déjà une inspiration hétéroclite et un très bon sens de l'écriture musicale.
C'est un peu en précurseur qu'il intègre par ailleurs les outils informatiques à ses compositions pour en parfaire les arrangements.
Comme à l'accoutumée, il ne se repose toutefois pas sur cette première expérience d'enregistrement qui obtiendra un certain succès auprès du milieu professionnel; il décide alors d'élargir ses connaissances musicales en rejoignant l'IACP (école parisienne de jazz) et en participant à de nombreuses formations dans le milieu jazz (be-bop, latin jazz, afro-cubain...).
Parallèlement, il commence à intégrer des projets théâtraux, cinématographiques ou chorégraphiques et a beaucoup de plaisir à créer sur demande des illustrations musicales très stylisées.
Il exploite également ses talents d'accompagnateur souple et complice dans des formules duos avec chanteuses ou saxophonistes. Cette expérience finira de l'encourager à se mettre lui-même à l'écriture de chansons.
Dans un premier temps, il pense écrire pour d'autres interprètes mais beaucoup sont ceux qui l'encouragent à chanter lui-même ses créations; voie pour laquelle il opte à partir de 1992.
Deux ans plus tard, il nous offre l'album "Sentiers multiples" réunissant 11 chansons dont il est l'auteur-compositeur-interprète.
Il s'est entouré pour l'occasion de nombreux musiciens de talent croisés au fil des scènes du nord de la France.
On retrouve une exigence tant au niveau musical que dans l'écriture et découvrons un univers mêlant humour, tendresse et poésie... (album réédité en 2004)
De nombreuses radios décident de diffuser des extraits de cet album et les critiques sont élogieuses. Il est toutefois difficile pour Vincent Hoefman à cette époque de faire prendre davantage d'ampleur à ce projet, il y reviendra plus tard, c'est certain! L'artistique ne doit jamais saborder l'humain mais bien le sublimer. Les évènements d'une vie doivent nourrir et non frustrer ; telle pourrait être sa devise lui pour qui, la perte de la vue, n'a fait qu'apporter une multiplicité d'éclairages à son existence bien loin de l'obscurcir...
A la fin de cette décennie, il décide de rejoindre Montpellier où il va avoir de nouvelles expériences musicales, théâtrales ou encore avec des groupes vocaux. Il commence également à enseigner le piano et l'harmonie fort d'une expérience confirmée.
Il participe comme chanteur ou pianiste à différentes formations musicales et on le croit casé... Quelle erreur!
Après cette période de digestion et de maturation, le voici reparti pour de nouvelles aventures! Dès la fin 2009, il travaille notamment avec Michel Altier, contrebassiste, avec qui il explore de nouveau le jazz via des créations ainsi que des arrangements sur des thèmes de grands musiciens comme Petrucciani, Bill Evans, Chick Corea...
Peu à peu, un trio se forme avec divers batteurs et certains solistes sont invités tels que Daniel Huck (saxophone et chant).
Le "Vincent Hoefman trio" rencontre un succès encourageant dans la région languedocienne et le public réclame un album!
C'est à présent chose faite, puisque l'album "Regard" regroupant douze titres vient d'être enregistré cet automne en studio ainsi que sur scène et paraîtra début décembre 2012.
On y retrouve, au-delà des influences diverses citées plus haut, une sensibilité et un sens du développement harmonique et mélodique très particulier.
Une complicité indéniable et savoureuse avec son fidèle acolyte contrebassiste ainsi qu'un rapport riche en contrastes grâce à Gautier Garrigue qui officie à la batterie pour cet album.
Nul doute que le public ne restera pas insensible à ce petit trésor d'émotions et de complicité.
Parallèlement, Vincent Hoefman reprend sa carrière de pianiste-chanteur et sillonnera donc les scènes dans ces différentes formules dès le début de l'année 2013. Une rencontre à ne pas manquer avec un personnage au style chaleureux, sensible, pertinent autant qu'impromptu...